Livret du participant pour le Fing Data Day

Ce document a été conçu pour vous aider à  préparer au mieux votre participation au Fing Data Day.  Il vous permet de :

  • Découvrir ou mieux connaître les concepts qui seront explorés : Self Data (porté par le projet Self Data Territorial), les données environnementales (portées par le projet RESET) et les données d’intérêt général (explorées à travers le projet Numériques Tous Risques). 
  • Vous préparer à prendre part aux ateliers en recherchant/regroupant  les informations à partager le jour J. 
  • Disposer d’un ensemble de ressources sur le concept de la donnée. 

En outre, si vous êtes une organisation publique (métropole, agglomération, collectivité…), votre participation à cette journée vous permettra de :

  • Poser un diagnostic sur vos politiques/compétences en matière de mise en place de projets data.
  • Nouer des alliances avec d’autres villes/territoires autour de projets data. 

Si vous êtes une organisation privée détentrice de données (assureur, énergéticien, opérateur télécom, services territoriaux : mobilité, eau, déchets…), votre participation à  cette journée vous permettra de :

  • Vous projeter dans la perspective d’accompagner les villes et les territoires en tant que partenaire dans des projets data. 

Ou si vous êtes tout simplement curieux, cela vous permettra de mieux appréhender des concepts clés, connaître les acteurs de l’écosystème de la donnée en France et en Europe et prendre part à la réflexion. 


Fing Data Day

Lien connexion au FING DATA DAY

ID de réunion : 984 3359 6463 Code secret : 851141

Engagée depuis plusieurs années dans l’exploration de l’usage des données à travers des projets phares comme Infolab, Open Data Impact et MesInfos, la Fing vous invite à prendre part au Fing Data Day qui aura lieu le 9 juin 2021 ! 

Cette journée dédiée à la donnée sera l’occasion de se pencher plus particulièrement sur le Self Data Territorial et les données d’intérêt général. 

Grâce à un programme riche alternant sessions de présentation et ateliers d’exploration, elle permettra aux participants de prendre connaissance de projets et initiatives en cours, et d’explorer ensemble les conditions de mutualisation des moyens et de co-construction de projets « data ».

Programme

Session d’ouverture et de présentation | 9h30-10h30

– Self Data Territorial et coalition données environnementales (coalition du programme RESET) 
– Self Data Territorial à La Rochelle – cas d’usage « Traces » 
– Self Data Territorial à Lyon – cas d’usage « Ecoloyo » 
– Self Data Territorial à Rennes – RUDI : une interface de données pour booster l’innovation 
– Helsinki et MyData – vers une implémentation du Self Data Territorial 


Session d’ateliers « SWOT Self Data Territorial » | 10h45-12h30

Analyser et poser le diagnostic de villes/territoires quant à leurs possibilités de mettre en place des projets Self Data Territorial :

– Atelier SWOT spécifique au territoire rochelais (en français)

– Atelier SWOT spécifique au territoire lyonnais (en français)

– Atelier SWOT multi-territorial (en français)

– International SWOT workshop (in english)


Restitutions : « données environnementales et données d’intérêt général » | 13h30-14h15

Numérique Tous Risques : Comment identifier et partager au mieux les données pour gérer collectivement les risques et les crises ? Présentation des résultats de l’atelier Data Crise organisé le 31 mars, et échanges autour de la piste d’innovation sur les données de la crise, issue du travail de Numérique Tous Risques.

#RESET : premiers apprentissages autour du potentiel transformateur des données environnementales en faveur de la transition écologique. Ainsi que des bonnes pratiques et des moyens nécessaires pour passer à l’action. 


Session d’ateliers « co-construction et mutualisation autour des opportunités stratégiques » | 14h15-16h00

Aborder et explorer les opportunités stratégiques et les conditions de mise en commun des ressources et des efforts pour la co-construction de projets Self Data Territorial entre plusieurs villes :

– Atelier co-construction (en français)

– Co-building workshop (in english)


Session de clôture : intervention de Jacques Priol | 16h15 à 16h45

Auteur de « Ne laissez pas Google gérer nos villes« , Jacques Priol partagera avec nous les enseignements du projet de « ville Google » à Toronto.



*Les enseignements issus des différents ateliers alimenteront la feuille de route européenne pour l’implémentation du Self Data Territorial ainsi que les réflexions RESET autour du potentiel transformateur des données environnementales en faveur de la transition écologique.


Réinventer le numérique, urgent, vital et… stratégique !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

Paris, le 27 novembre 2019 – À l’initiative de la Fing, des associations citoyennes et professionnelles, des entreprises, acteurs publics nationaux et territoriaux, chercheurs, se sont réunis pour organiser la Conférence #RESET le 3 décembre 2019 à Paris. Il s’agit d’engager un programme d’actions convergentes et mobilisatrices visant un impact à court-moyen terme, #RESET 2019-2022, pour transformer le numérique.


UN ENJEU STRATÉGIQUE

Un enjeu central pour les acteurs européens est de retrouver la maîtrise stratégique de leurs choix, de ne pas être condamnés à s’adapter en permanence à des décisions prises ailleurs, à une concentration extrême de la valeur, à un numérique facteur de dépendances plutôt que d’autonomie, d’émancipation ou de résilience. Trop souvent nous prenons en compte l’impact du numérique sur la société, comme si il s’agissait de le subir, tel un phénomène extérieur.

Il s’agit de répondre, en actes, à la question « quel numérique voulons-nous ? », de travailler à l’impact de la société sur le numérique, en prenant en compte les enjeux éthiques, démocratiques, sociaux, territoriaux, environnementaux pour en faire des principes d’action et des défis d’innovation. 

UN ENJEU DE LONG TERME

Le numérique d’aujourd’hui n’est pas adapté au monde de demain, à ses incertitudes, à ses ressources limitées. Quel numérique allons-nous léguer aux générations futures ? Un enjeu décisif pour l’ensemble de la société est que le numérique sorte du “toujours plus” et intègre des perspectives de long terme avec les acteurs de la société et les générations futures (cf. Objectifs du Développement Durable de l’ONU).

D’IMPORTANTES TRANSFORMATIONS SONT POSSIBLES

La Fing a conduit en 2019 une réflexion autour d’un #RESET du numérique, concrétisée par deux tribunes dans Le Monde en janvier et en septembre, et par différents temps d’échange, ateliers, productions.

La réflexion collective a permis de qualifier des leviers très significatifs : l’adoption de critères communs (éthiques, sociaux, environnementaux) par les grands commanditaires publics et privés; l’engagement des concepteurs, développeurs, designers ; l’investissement long-termiste; la pression de l’opinion et des consommateurs, l’exigence des générations futures; la construction collective de régulations; une transformation des formations supérieures et professionnelles au numérique, etc.

S’agissant du numérique, force est de constater qu’aujourd’hui aucun acteur ne peut rien tout seul, particulièrement à l’échelle européenne ou française, et par rapport aux grands acteurs mondiaux (GAFAM). Il est donc essentiel d’unir nos forces et moyens !

#RESET 2019-2022 : ENGAGER UN PROGRAMME COLLECTIF

Pour passer de la réflexion à l’action, la Fing et ses partenaires (ADEME, la Métropole Européenne de Lille, la 27e région, Le groupe La Poste, la Maif, Orange, Berger-Levrault et Vraiment Vraiment) engagent un programme collectif à vocation d’impact, avec l’objectif – immodeste mais vital – de « réinventer le numérique » : travailler concrètement à changer certaines conditions-clés dans lesquelles il se développe, afin qu’il contribue plus clairement au bien commun.

Le mode opératoire de ce dispositif sera collectif : il s’agira d’imaginer et de faire émerger des coalitions d’acteurs hétérogènes qui s’accorderont sur des objectifs à court-moyen terme (échéance 2022), pour arriver à de premiers résultats concrets. 

La conférence participative #RESET 2019 que nous organisons le 3/12 va lancer et nourrir ce programme. Elle sera conférence sera accueillie par Leboncoin à leur siège parisien. De façon significative, chez eux comme dans d’autres entreprises, la dynamique transformatrice vient des équipes elles-mêmes.

L’ambition de la FING est de rassembler des acteurs et des citoyens prêts à s’engager à participer, par leurs actions, à l’émergence d’un numérique « choisi » et dont nous pouvons être fiers. N’hésitez pas à nous rejoindre pour redessiner ensemble des horizons souhaitables ! Inscription et programme


A propos de la Fing
La Fing est un réseau d’entrepreneurs, d’acteurs publics, de chercheurs et d’experts engagés pour imaginer concrètement un numérique porteur d’avenir et centré sur les capacités humaines. Elle s’intéresse au numérique lui-même comme à ses interactions avec les transformations politiques, économiques et sociales : data et algorithmes, confiance et attention, démocratie et action publique, travail, éducation, environnement, villes et territoires…
Sa vocation première, exploratoire et prospective, s’incarne dans son média InternetActu et dans ses Expéditions : des travaux critiques, prospectifs et créatifs visant à faire émerger de nouvelles idées et pistes d’action, de recherche et d’innovation.
Elle se dote en 2019 d’une deuxième mission, transformatrice et à vocation d’impact, caractérisée par le programme collectif pluriannuel #Reset 2019-2022, à gouvernance partagée, dont la Fing est l’initiateur et l’un des opérateurs.
Elle travaille à ciel ouvert : ses productions sont librement accessibles et réutilisables.
fing.org | internetactu.net
reset.fing.org #RESET

Contact presse
Sophie Fourquet-Mahéo 
Mail : smaheo@fing.org
Tél : +33 (0)6 86 40 82 67 


Programme

9h30-18h30
Keynote : Transformer le numérique
Jacques-François Marchandise – Fing

Masterclass : Réinventer le numérique, enjeu stratégique
Animation : Philippe Lemoine – Fing
Intervenants : Serge Abiteboul – Arcep, Christine Balagué – IMT-Chaire Good in Tech, Marie Ekeland – Daphni, Marylise Léon – CFDT

Masterclass : Transformer le numérique pour faire face aux transitions
Animation Daniel Kaplan – Plurality University Network
Intervenants : Frédéric Bardeau – Simplon.co, Céline Faivre – Région Bretagne, Diego Landivar – Origens Media Lab, Valérie Peugeot – Orange Labs

Keynote – Conclusion de la matinée
Salwa Toko – Conseil National du Numérique

Keynote – Entreprises numériques : agir pour servir les transitions
Antoine Jouteau – Leboncoin

Fabrique de coalitions
Introduction : Jacques-François Marchandise
Intervention : Henri d’Agrain délégué général du Cigref
Ateliers collaboratifs (3 sessions)

Agora conclusive
Animation Jacques-François Marchandise
Participants : Jérome Giusti – Metalaw, Tristan Nitot – Qwant, Porteurs de coalitions, Partenaires.

Implications et participations

ADEME,  ANACT,  #APTIC,  ARCEP,  Assemblée virtuelle,  Association ICI,  Auxilia/Chronos,  Berger-Levrault, Cap Digital,  le Carrefour des innovations sociales,  CFDT,  Chaire Good in Tech,  CIGREF,  CNAF,  CNIL / LINC,  Collectivité de Corse,  Conseil départemental de l’Ardèche,  Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis,  Conseil National du numérique,  la Coop des Communs,  Cozy Cloud,  Cre@tic Cdg59 / DECLIC,  Daphni,  Demain.ai,  Les Designers Ethiques,  Design Friction,  Digital Commons Consortium,  Digital.green,  Digital New Deal Foundation,  DINUM,  Edtech One,  Espace 19,  Fondation Croix Rouge Française,  Le Garage Numérique,  Genève Lab,  Groupe la Poste,  Happy Dev,  Horizons publics,  l’Institut Mines Télécom, l’Institut du numérique responsable,  Kontnü,  La 27e Région,  Latitudes,  Communauté d’agglomération La Rochelle,  Leboncoin,  la MACIF,  la MAIF, la MedNum,  Metalaw,  Métropole Européenne de Lille,  Mission Société Numérique,  Natural Idées,  Orange,  Origens Media Lab,  Ouishare,  Les Petits débrouillards,  Plurality University,  POP,  Qwant, la Région Bretagne, Renault,  Réseau Canopé,  Sciences Po,  Sharers & Workers,  Vraiment Vraiment,  UNAF,  Université de Genève,  Usbek & Rica,  Wifirst, …

La Fing a le soutien de ses grands partenaires

« Quelle société digitale pour demain ? »

 Interview de Jacques-François Marchandise par Digital Wallonia

Fin août, Digital Wallonia organisait leur seconde université d’été des Digital Wallonia Champions, avec pour objectif de définir avec eux le modèle de société digitale pour la Wallonie. La Fing et Vraiment Vraiment ont co-organisé la journée avec l’Agence du Numérique (wallonne). 

Lire la suite sur le site Reset ->


« Nous voulons un numérique émancipateur, conçu pour tous, humain, porteur de capacités et de choix »

2e tribune #RESET publiée dans le Monde

Retrouvez ci-dessous le texte complet de la 2e tribune publiée dans Le Monde, par un collectif d’ONG (dont la Fing, dans le cadre du projet #RESET) et de syndicats, appelant à mettre la transformation numérique au service du « pacte social et écologique » présenté par Laurent Berger et Nicolas Hulot et lui-même signé par dix-neuf organisations, ONG et syndicats.



Reset : on en est où ?

Depuis le début de l’année, suite à la publication de la tribune rassemblant plus de 1200 signataires, l’initiative collective #Reset a suscité l’intérêt et l’adhésion de nombreux acteurs, au gré d’échanges, de contributions en ligne, d’événements et d’ateliers prospectifs. Depuis, nous continuons d’échanger collectivement afin de décrire des intentions, à identifier des pistes d’action, à qualifier des leviers de transformation, à construire ensemble la suite du programme #Reset.
Voici quelques indications régulièrement mises à jour sur ce qui s’est déroulé au cours des derniers mois.

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Tribune : Un nouveau modèle européen de l’innovation

Nous republions ici la tribune rédigée et publiée par la Fabrique des Mobilités, qui a été signée par une trentaine de personnes, dont Jacques-François Marchandise pour la Fing. Elle est totalement dans la lignée de notre défi #Reset appelant à une autre innovation mais aussi de notre projet Innovation Facteur 4.
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Tribune « Il est temps que la loi reconnaisse le droit des travailleurs des plateformes numériques d’être représentés »

Dans le cadre du programme #RESET, nous posons la question de réussir à avoir un numérique qui ne propose pas du plus, mais du mieux et notamment un numérique qui permette de mieux partager la valeur produite, mais aussi qui permette de mieux respecter les droits des individus. C’est pourquoi nous nous sommes associés à l’initiative de ces experts du travail et/ou des mutations numériques qui appellent à l’instauration d’un véritable dialogue social entre plateformes et travailleurs des plateformes : Mathias Dufour, président de #Leplusimportant, Odile Chagny, co-animatrice du réseau Sharers & Workers, Jérôme Giusti, co-Directeur de l’observatoire Justice au sein de la Fondation Jean Jaurès et avocat associé de Metalaw, Jérémie Giniaux-Kats, avocat associé également chez Metalaw, ainsi que Bernard Soulez, Délégué général d’Acadi.

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Podcast – Pour Tariq Krim, démocratie ou microciblage, il faut choisir

Tariq Krim était au coeur de la Silicon Valley lors des balbutiements du Web 2.0. Il a vécu cette effervescences aux côtés des plus grands acteurs de la tech, mais ne partage pourtant pas leur enthousiasme sur tous les choix qui ont tissé les fils de la Toile. Il rêve de services plus respectueux des usagers : de leur temps, de leur attention et de leur vie privée. Mais un obstacle majeur se dresse sur la route menant vers ce Slow Web : le microciblage, une technique marketing qui piste les moindres faits et gestes des internautes.
Pour Reset, il explique pourquoi cette technologie est néfaste pour nos cerveaux et la démocratie, et raconte sa vision d’un Web plus en adéquation avec nos droits fondamentaux.

Tariq Krim est entrepreneur et l’un des principaux activistes du mouvement Slow Web. Il est à l’origine des services Jolicloud, de Netvibes et de GenerationMP3, et a mis plus récemment au point dissident.ai.


Retour sur les 3 ateliers contributifs #RESET

Début avril, 3 ateliers contributifs #RESET étaient organisés : un à Cap Digital avec la communauté Fing et des signataires de la tribune, un au CRI avec des étudiants, et le dernier à TheCamp avec les 1ers signataires de la tribune. Merci encore à ces 3 lieux de nous avoir accueilli dans de si bonnes conditions !

Six thématiques ont été traités : un numérique capacitant, un numérique innovant, un numérique protecteur, un numérique frugal, un numérique non-discriminant et un numérique démocratique.

RESET est loin d’être fini : nous allons réunir et travailler toute la matière produite pendant ces 3 jours pour produire un cahier d’enjeux, mais aussi d’actions et d’engagements. Nous publierons un ligne une partie du contenu pour vous permettre de l’enrichir avant publication finale.

Vous pouvez d’ores et déjà lire le compte-rendu de 3 participants en cliquant sur ce lien et continuer de contribuer en ligne sur notre forum.


Podcast – Tommaso Venturini : le problème des fake news, ce n’est pas qu’elles soient fake

L’enjeu des « fake news » se situe t-il vraiment sur le terrain de la vérité ? Pas si sûr. Mais cela ne classe pas le problème : Tommaso Venturini reste convaincu qu’elles sont néfastes pour le débat public. Il revient sur leur dangerosité, pointe du doigt ce qui leur permet de proliférer sur internet, et dresse la liste des chemins sur lesquels avancer pour nous protéger de ce phénomène.

Tommaso Venturini est chercheur au Centre Internet et Société du CNRS, chercheur associé a l’INRA et au Sciences Po Medialab, et également fondateur du Public Data Lab. Il a co-écrit « A Field Guide to « Fake News » and Other Information Disorders ».


Participez aux ateliers #RESET des 3 et 4 avril !

La réflexion « RESET-Réinventer le numérique », porté par la Fing, a été amorcé par une tribune publiée dans Le Monde du 26 janvier 2019 et signée par près de 1200 acteurs du numérique à ce jour. Nous allons poursuivre les réflexions engagées en organisant 3 sessions d’ateliers :
– le 3 avril, de 9h à 18h à Cap Digital, nous rassemblons une centaine de personnes, lors d’une journée de prospective créative, pour imaginer le numérique que nous voulons, décrire ce qui doit changer, les écueils à surmonter, les chantiers concrets, … ;
– le 4 avril, de 13h30 au CRI, nous allons proposer à des étudiants et jeunes professionnels de tous les horizons d’avoir leur propre espace de réflexion et d’élaboration pour contribuer à imaginer un numérique souhaitable pour les générations futures ; cet atelier sera suivi par une conférence de Flore Vasseur « Quel est le prix à payer pour une idée ? » (où il sera notamment question d’Aaron Swartz) ;
– le 5 avril, de 14h à 18h à TheCamp, nous rassemblons une quarantaine d’acteurs, signataires de la tribune, qui sont en position de faire des choix, d’avoir un impact significatif : acteurs publics nationaux et territoriaux, entreprises du numérique, grands employeurs, investisseurs, régulateurs, responsables politiques, associatifs, syndicaux, responsables de l’enseignement supérieur et de la recherche, …

N’hésitez pas à vous inscrire, notamment à la journée du 3 avril !


Blockchain et écologie : sont-elles vraiment incompatibles ? Questions à Clément Jeanneau


Clément Jeanneau est cofondateur de Blockchain Partner et auteur du rapport L’Age du web décentralisé. Il est également derrière le blog Signaux Faibles.

Que vous inspirent les appels à la refondation du web ?

Je partage la majorité du diagnostic mais une chose me chagrine quand j’écoute les nombreuses voix qui appellent – ce dont je me réjouis – à faire évoluer le web pour qu’il soit moins concentré autour d’une poignée de géants tout-puissants : il est trop peu question de ce qui est devenu l’éléphant dans la pièce, à savoir la blockchain. Aucun écosystème ne semble pourtant aussi dynamique et – il faut le dire – bien parti pour créer ce web décentralisé que tant appellent de leurs vœux. Le projet Solid de Tim Berners-Lee est par exemple intéressant pour faire prendre conscience du diagnostic, mais peinera à réunir autant de forces vives que l’écosystème de la blockchain Ethereum pour atteindre l’objectif souhaité. En réalité une grande part des projets de décentralisation du web courent simplement le risque de vivoter car ils manquent de logiques d’incitation économique, qui sont justement à l’œuvre dans la blockchain Ethereum.

J’ai bien conscience que la blockchain agace ou dérange. Trois raisons l’expliquent.
1/ D’abord sa médiatisation sensationnaliste qui a vu le sujet passer du blockchain-bullshit au blockchain-bashing, pour des raisons que j’expliquais dans une analyse récente.
2/ Ensuite, plus simplement, le fait qu’il s’agit d’un sujet qui reste incompris – or il n’est jamais évident, surtout lorsqu’on est reconnu comme expert du numérique, de reconnaître qu’on maîtrise mal un champs de cette sphère numérique. C’est dommage car ce faisant, on se prive d’immenses nouvelles pistes de réflexion et de découvertes de développement déjà en cours (qui n’attendent de toute façon pas notre assentiment pour émerger). C’est dommage, aussi, parce que cette réflexion et cette construction se font alors sans nous. Or le monde de la blockchain a aussi besoin de regards extérieurs qui ont l’intelligence de s’y plonger avec humilité et qui peuvent y porter certaines valeurs. Attendre passivement, c’est prendre le risque que l’on ne soit plus en situation, demain, si ces innovations s’imposent massivement, de tenter de les orienter dans le sens que l’on aurait pu souhaiter.
3/ Enfin, la blockchain est parfois soigneusement évitée pour sa réputation poisseuse pour ne pas dire salissante, liée à l’image que l’on s’en fait, dont son impact écologique qui a été décrit de long en large comme catastrophique. 

La blockchain est pourtant extrêmement gourmande en énergie…

Oui – du moins pour la blockchain Bitcoin, ce qui n’est pas le cas pour les blockchains dites privées (celles construites par les entreprises, dans le domaine bancaire, en traçabilité dans l’agroalimentaire, le luxe, etc., qui n’ont, elles, pas recours à des cryptomonnaies) et ce qui n’a pas vocation à l’être pour la blockchain Ethereum qui est le socle de ce web décentralisé en cours de développement. Ethereum a le projet de passer à un algorithme bien moins énergivore que celui de Bitcoin.

Cela étant dit, j’entends beaucoup de raccourcis sur le sujet – au-delà du fait que les éléments souvent avancés manquent de rigueur scientifique et d’honnêteté intellectuelle (extrapolations très imprécises, sensationnalisme, etc.). Un des premiers raccourcis est de raisonner de façon fixe dans le temps. Les progrès techniques sont souvent négligés dans les analyses – et je ne parle pas simplement de potentielles découvertes dans les années et décennies à venir, mais d’avancées déjà en cours d’application et d’adoption. Au niveau du matériel, l’arrivée de nouvelles puces a permis ces dernières années de diviser par près de cinq la consommation énergétique de Bitcoin, et un grand travail continue d’être fait en ce sens. Au niveau des couches protocolaires, une innovation comme le Lightning Network permet de démultiplier le nombre de transactions dans un même bloc, sans augmenter en proportion la consommation énergétique.

Mais cela ne change pas le modèle de Bitcoin qui doit consommer beaucoup d’énergie pour fonctionner, par nature.

C’est indéniable. Mais il ne faut pas confondre consommation énergétique et empreinte écologique. Ce qui est importe, c’est le moyen de production d’électricité qui est utilisé. Une même quantité d’électricité peut correspondre à des quantités de CO2 très différentes selon qu’elle soit produite avec du carbone fossile (charbon, pétrole, gaz) ou avec des énergies renouvelables. Or plusieurs études – dont l’étude indépendante menée par l’équipe de recherche spécialisée sur les cryptoactifs de l’Université de Cambridge – indiquent que la majorité des infrastructures de minage de Bitcoin utilisent aujourd’hui des énergies renouvelables, en partie ou en quasi-totalité

Ce n’est pas (encore ?) le cas de tous les mineurs (ceux qui valident les transactions sur le réseau en mettant à disposition leur puissance de calcul)mais il faut bien comprendre que les mineurs ont un intérêt économique à ce que leur consommation énergétique diminue, puisque cela augmente leur rentabilité. Dès lors, ils cherchent l’énergie disponible la plus économique, ce qui passe souvent par des usines hydroélectriques et d’autres sources d’énergie renouvelable. Malheureusement, parfois l’énergie la moins chère est le charbon, parce que ceux qui le brûlent ne payent pas son véritable coût ; mais le problème repose alors avant tout sur les politiques gouvernementales qui subventionnent le charbon indirectement.

La plupart des mineurs ne sont-ils pas en Chine, premier producteur mondial de charbon ?

C’est vrai, mais deux choses sont différentes sont mélangées. Le minage de bitcoins n’a rien de consubstantiel au minage de (blocs de minerais de) charbon. Je ne peux m’empêcher de penser que le fait que le terme soit le même engendre inconsciemment une confusion. 

Si les fermes de minage sont effectivement souvent chinoises, elles sont loin de fonctionner toutes avec des centrales à charbon, pour les raisons économiques citées ci-dessus. Une partie importante de l’électricité utilisée pour le minage en Chine provient ainsi de centrales hydrauliques dans les montagnes du Sichuan. Il s’agit non seulement d’énergie renouvelable, mais aussi et surtout d’énergie qui n’est pas consommée sinon (et pourtant bien produite) car située à des endroits où l’offre est supérieure à la demande.

Pour vous, la blockchain ne pose donc pas de problème écologique ?

Ce n’est pas ce que je dis. La consommation énergétique importante de Bitcoin fait de son impact écologique un sujet d’attention important, qu’il sera essentiel de suivre de près.

En revanche, il y a sur le sujet beaucoup d’incompréhension d’une part, et d’hypocrisie d’autre part.

Cette incompréhension tient aux différents éléments cités ci-dessus mais pas que. Aussi surprenant soit-il, et sans que cela ne masque le reste, Bitcoin peut aussi être un vecteur d’accélération de la transition énergétique. D’abord parce que le minage est un moyen particulièrement prometteur de favoriser les progrès d’efficience énergétique et d’exploitation optimale d’énergie renouvelable, puisque les mineurs ont un intérêt économique direct à ce que ces progrès voient le jour. Leur rentabilité dépend de cette efficience, or d’immenses sommes d’argent (leurs bénéfices) sont en jeu. Ensuite parce que le minage permet de soutenir des sites de production d’énergie renouvelable en attendant que ceux-ci deviennent rentables. Cet argument n’est pas seulement théorique : l’entrepreneur Sébastien Gouspillou explique par exemple que l’un des plus grands parcs solaires d’Afrique, jusqu’ici bloqué pour des raisons économiques, a pu voir le jour au Maroc grâce à l’apport du minage, qui a apporté la rentabilité qui manquait au projet.

Par ailleurs, il faut rappeler que l’une des forces de Bitcoin est d’être une monnaie limitée en nombre : il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins en circulation. C’est l’inverse de nos systèmes monétaires actuels dont les mécanismes de création monétaire et de dettes participent de facto à la croissance économique supposée infinie (…malgré un monde, lui, bel et bien fini !) et à la sur-exploitation des ressources terrestres. Bitcoin offre une diversité monétaire dont le principe de finitude correspond bien mieux, écologiquement, aux horizons vers lesquels nous tendrons, que l’on choisisse de s’y préparer en amont ou non. 

Enfin, il y a une certaine hypocrisie à pointer du doigt l’impact écologique des blockchains de façon spécifique. D’une part parce qu’il est très peu question de l’impact écologique du système financier classique ou de celui de l’extraction d’or, où il y aurait pourtant matière à redire. D’autre part parce que c’est tout le modèle numérique (dominant) qui devrait être sous le feu des projecteurs de façon générale, comme l’a bien montré l’étude récente du think tank The Shift Project. Cela ne doit en aucun cas servir d’excuse pour les acteurs des blockchains ; mais se préoccuper de l’impact écologique des seules cryptomonnaies et non du reste du secteur numérique serait schizophrène

Au fond, ma conviction est la suivante : si les blockchains et les cryptomonnaies sont autant critiquées pour leur coût énergétique, c’est également parce que leur utilité, et en particulier leur utilité sociale, reste incomprise. En la matière, les acteurs du secteur ont encore un grand travail de pédagogie à effectuer… à condition qu’ils puissent trouver en face des oreilles attentives et ouvertes d’esprit.


Clément Jeanneau prépare une étude complète sur l’impact écologique des blockchains et cryptomonnaies, bientôt publiée sur le site Blockchain Partner.


Podcast : Francesca Musiani fait son reset du Web centralisé

L’ère du Web décentralisé est-elle définitivement derrière nous ? La chercheuse Francesca Musiani joue le jeu du reset en pointant du doigt les forces et les faiblesses des différents modèles d’architecture du réseau. Elle nous partage au passage sa vision d’un Web idéal, qui “préserve la possibilité de l’innovation, de façon dynamique et de manière ouverte”.

En bref :
4:10 : Les limites de la centralisation du Web
9:50 : Le Web idéal
16:00 : Les chemins vers la décentralisation

Francesca Musiani est chargée de recherche à l’institut des sciences de la communication du CNRS, chercheuse associée au Centre de sociologie de l’innovation de l’école des Mines ParisTech, vice-présidente en charge de la recherche d’Internet Society France et est l’auteure d’une thèse en socio-économie de l’innovation du nom de “Nains sans géants : Architecture décentralisée et services Internet”.

Rejoignez la discussion sur un ou plusieurs défis Reset sur agora.fing.org !


Vers des logiciels et des sites plus écologiques et éthiques ?

Photo de rawpixel on Unsplash 

Le monde du développement web s’intéresse de plus en plus à la question de la soutenabilité de leur travail, non pas seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour des raisons de performance et d’expérience utilisateur.

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Contribuez au projet RESET !

« RESET – quel numérique voulons-nous? » est un projet sur lequel nous travaillons à la Fing depuis l’été 2018. Nous avons rédigé une première version des fiches défis (travail qui est loin d’être exhaustif, que ce soit pour la liste des défis mais aussi le contenu des fiches) et mis en ligne un formulaire pour avoir quelques contributions avant le lancement officiel. Les questions portaient sur les défis (sur quels sujets le numérique a-t-il besoin d’un RESET, d’une remise à zéro, d’une réorientation profonde ? Qu’est-ce qui ne peut plus durer ?), sur des visions (quelles directions devrions-nous explorer pour résoudre ces défis?) et sur les initiatives existantes (projets, réseaux, actions, … qui proposent des voies différentes). Un atelier en région PACA nous avait également permis d’obtenir des contributions complémentaires.

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Signez la tribune « Réinventer le numérique »

Onze acteurs du numérique, au sens large, se sont engagés à participer, par leurs actions, à l’émergence d’un numérique « choisi », dont nous pourrons être fiers, en signant notre tribune « Réinventer le numérique », parue dans le Monde le 26 janvier.

Rejoignez-les, rejoignez-nous en signant également cette tribune et en participant au cycle de prospective Questions Numériques RESET !