Renforcer et faciliter les usages des données environnementales au service de la transition écologique

Un nombre croissant de données énergétiques, environnementales et de mobilité sont produites à l’échelle de chaque territoire et constituent une vraie richesse issue de nombreux producteurs.

Pourtant elles sont aujourd’hui peu actionnables par les acteurs des territoires, alors qu’elles faciliteraient les choix, initiatives et services en matière de transition écologique. Peu d’associations locales savent où les trouver et comment s’en emparer, sans doute très peu d’entreprises locales, une proportion minime d’équipes municipales et locales, très peu d’enseignants, d’étudiants et d’élèves. Qui connaît le mix énergétique de son bassin de vie ? Qui d’entre nous sait où trouver les données de qualité environnementale qui contribuent à notre qualité de vie, qu’il s’agisse de la chaleur en ville, de la qualité de l’air, de l’eau ou des sols ? Qui sait ce qu’il pourrait en faire, individuellement ou collectivement ?

La Fing contribue – avec d’autres – à ces sujets depuis quelques années dans le cadre de ses travaux sur les données et sur les enjeux environnementaux du numérique. Aujourd’hui nous y sommes impliqués de plusieurs manières :

  • c’est l’un des objets de notre programme Self Data territorial – en ce moment avec la Rochelle.
  • c’est l’un des objets du programme européen RUDI porté par Rennes Métropole et dont nous sommes partenaires.
  • c’est l’objet d’un partenariat avec le CNES pour imaginer un dispositif de partage et de réutilisation des “données de et sur la planète” visant à constituer des écosystèmes d’acteurs dans le but de faire évoluer les comportements individuels.
  • et c’est l’objet de l’une des coalitions de #Reset visant à produire des avancées concrètes pour que ces données soient actionnables et actionnées.

Sans un renforcement des usages et capacités d’usage, la logique de l’offre se heurte à ses limites, les grandes bases de données restent l’affaire des grands experts, la multiplication des capteurs et des compteurs nourrit des grands systèmes techniques et de beaux tableaux de bord mais ne donne aucune prise à notre compréhension et à nos choix.

Pour que les usages tirent l’offre, les enjeux sont ceux de la confiance car beaucoup de données environnementales sont personnelles; de la culture de la donnée et de la capacitation, dès l’âge scolaire et par l’éducation populaire, la culture scientifique et technique, l’éducation à l’environnement ; de l’appropriation collective en lien avec des défis territoriaux; et de la conception innovante au service des usagers, citoyens, consommateurs.

Des dynamiques d’usage émergent, des plateformes, portails, hubs de données sont créées et imaginées. Quelques exemples inspirants :

  • L’Ecolab de l’Ademe propose de mettre l’information (les données) environnementale(s) au service du changement de comportement, via des services pour mesurer l’impact environnemental de son alimentation, de ses déplacements, de son logement, de ses gestes du quotidien
  • Le calculateur CRATer, développé en coalition entre un acteur associatif et des producteurs de données publiques, permet de mieux évaluer la résilience alimentaire des territoires
  • La région Centre Val de Loire (membre de la Fing) prototype un “hub de données du climat” avec l’aide de Civiteo (membre de la Fing) et Datactivist.

Le cadre législatif et réglementaire évolue, en témoigne la notion de “données d’intérêt général” introduite par la Loi pour une République numérique de 2016 et permettant d’ouvrir des données qui présentent un intérêt économique, social ou environnemental,  et que l’avis du CNNum sur les données environnementales d’intérêt général (juillet 2020) vient renforcer. Des efforts techniques sur les formats de données et les API sont réalisés.

Si ces dynamiques d’usages, de plateformes émergent, si de nouveaux standards techniques et législatifs sont adoptés, il est nécessaire de poursuivre les efforts pour les rendre complètement actionnables dans le cadre de politiques publiques environnementales, mais aussi d’investissements dans la conception et la médiation impliquant les parties prenantes des enjeux environnementaux : nous tous.