De quel numérique la crise est-elle le nom ?

Point d’étape de l’expédition Numérique tous risques

Appréhender complètement les effets transformateurs du numérique nécessite une lecture par l’usage. Certaines technologies médiatisées depuis longtemps sont dans les faits lentement appropriées. Le cas du télétravail est emblématique ; la nécessité de nouvelles organisations du travail croisée avec l’urgence du confinement a fait tomber les dernières préventions des managers et de leurs collaborateurs.

Cette collusion entre perspective et impératif illustre bien en quoi le numérique peut être allié de la crise, mais cela questionne aussi sa résilience lorsqu’un système d’information est dépendant des technologies numériques ; les incendies australiens ont pointé cette fragilité des réseaux numériques.

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#RetroFuturs : retour sur l’Assemblée générale de Fing

Le 24 juin 2020, nous organisions l’Assemblée générale annuelle de la Fondation Internet Nouvelle Génération. Au programme : le bilan de l’année 2019, l’évolution de notre grille de cotisations pour intégrer un nouveau statut de partenaires, et un exercice original de projection vers les 20 prochaines années de la Fing, ponctué d’interventions de grands témoins et d’adhérents. Merci aux 70 participants, à nos adhérents et partenaires pour leur soutien !

2019, une année riche en productions et marquée par l’évolution des missions de la Fing

En première partie de l’Assemblée générale, nous avons présenté le rapport financier et le rapport moral 2019. La baisse importante des recette s’explique notamment par la fin de cycle de plusieurs programmes et une recherche de financements plus longue, constat partagé par de nombreuses associations. Le nombre d’adhésions repart à la hausse et nos coûts fixes ont diminué. Après la crise covid-19, nous engageons des efforts considérables pour maintenir une trajectoire soutenable de financement, via des adhésions institutionnelles et la recherche de nouveaux programmes.

Adhérer à la Fing

En 2019, ce sont 8 publications Fing qui ont vu le jour :

Ces travaux n’auraient pas pu voir le jour sans le soutien de nos partenaires et les nombreuses collaborations menées avec des organismes de recherche, agences de design et contributeurs. Ce modèle de coproduction, propre à la Fing, nous rend fiers, et nous souhaitons le prolonger dans les années à venir.

Internet Actu a publié plus de 40 articles, permettant aux équipes d’identifier des sujets émergents à explorer dans ses programmes de recherche-action, de transformation et ses expéditions. Plus de 55 événements ont été co-organisés sur l’ensemble du territoire et à l’international, comme la conférence mydata 2019 qui s’est tenue en Finlande en septembre 2019.

Afin de prendre en compte les évolutions de notre organisation en 2019, l’année 2020 a ouvert plusieurs défis : simplifier notre plan d’action, nous structurer en 2 pôles (exploration et transformation), réduire le nombre de nos programmes, mener des actions transverses. Nous souhaitons valoriser davantage les publications passées de la Fing auprès de nouveaux publics, y compris à l’international, expérimenter de nouvelles formes de coproduction, via du mécénat de compétences par exemple, ouvrir la gouvernance de la Fing et améliorer notre modèle d’impact.

La Fing depuis 20 ans – Extrait du rapport moral 2019

Lors de cette Assemblée générale, une résolution a été votée pour entériner une évolution de notre modèle partenarial : désormais, nous comptons, aux côtés des grands partenaires (cotisation de 100 000 euros), des partenaires stratégiques, qui s’impliquent sur plusieurs programmes (cotisation de 50 000 euros).

La Fing a 20 ans, et dans 20 ans, que sera-t-elle, quels grands enjeux seront au coeur de ses travaux ?

La deuxième partie de l’Assemblée générale s’est ouverte avec une teinte festive et futuriste. Afin de célébrer les 20 ans de la Fing, nous avons proposé à plusieurs visages de la Fing de se prêter à un exercice de projection : imaginer l’action et les missions de la Fing pour les 20 prochaines années.

Extraits de notre session #RetroFuturs animée par Hugues Aubin, fidèle adhérent de la Fing et chargé de mission au numérique au sein de la Métropole de Rennes.

Axelle Lemaire, ancienne Secrétaire d’Etat au Numérique, associée chez Roland Berger en charge de Terra Numerata, a présenté la « Loi pour un Localisme numérique », version 2 de la Loi pour une République numérique. Suggestion de loi émanant des citoyens et impulsée par la Fing, elle introduit plusieurs mesures dont :

  • le droit au numérique
  • des sanctions en cas de non respect du principe d’accessibilité par défaut
  • la notion de startup numérique d’intérêt général (soutenues par les pouvoirs publics selon des critères environnementaux, cela nous fait penser à Innovation Facteur 4)
  • l’écriture et l’adoption des textes règlementaires et législatifs en open source
  • l’extension du crime d’écocide aux entreprises du numérique, l’ouverture du capital des médias aux citoyens
  • l’obligation de réaliser des négociations sociales sur les règles relatives au télétravail
  • l’adhésion de la France à une convention internationale sur les droits du numérique
Quelques intervenant.e.s et participant.e.s à la session #RetroFuturs

Thomas Menant, administrateur de la Fing et associé de Numéricité, a invité la Fing à mobiliser sa communauté pour s’adapter en continu et se ré-orienter. Afin de créer davantage d’impacts, il nous a invité à faire venir autour de la table davantage d’acteurs « de la tech » (entreprises et startups technologiques), qui doivent aussi avoir un regard critique sur les technologies et services qu’ils développent, pour un numérique inclusif et solidaire. Un vrai clin d’œil à notre programme #Reset !

Kémo Touré, directeur général de Wikuto, qui a vécu la Fing via le Carrefour des Possibles, souhaite que la Fing continue d’être une structure indépendante pour discuter des enjeux du numériques et permettre des échanges entre acteurs publics et privés.

Charlotte Marchandise, 1 parmi plus de 120 alumni de la Fing et candidate à l’élection présidentielle de 2017, souhaite que la Fing explore de nouveaux espaces autour des données. Le défi est de taille : quelles stratégies de données pour les invisibles (les publics pour lesquels on manque de données, comme les personnes en situation de handicap), et auprès des furtifs (les publics qui ne souhaitent pas apparaître) ? Comment faire en sorte que les données prennent en compte les réalités sociales ? Et comment enfin intégrer des choix de « non numérique » ? Des axes intéressants pour le programme self data et de futurs articles sur Internet Actu.

Stéphie Vincent, Directrice opérationnelle de l’Hermitage, a invité la communauté Fing a poursuivre ses actions autour des nouveaux modèles de fabrication distribuée, à l’image de l’initiative Fabricommuns. La crise covid-19 a révélé l’utilité et le potentiel des fablabs territoriaux, il est désormais nécessaire de tester des modèles économiques pour soutenir ces lieux et participer à la résilience des territoires. Ce sont des sujets souvent mentionnés dans nos travaux actuels sur le numérique et les risques.

Ces interventions ont donné lieu à de nombreux rebonds de la part des participants, que vous pouvez retrouver par écrit ou en rediffusion.

Revivre l’Assemblée générale

Et après ? Ouvrir davantage notre programmation et nos productions à la communauté Fing

Les nombreux défis et perspectives proposés lors de cette AG donnent aussi du grain à moudre à la Fing (l’équipe, le Conseil d’administration, nos partenaires et adhérents) pour construire de futurs programmes et se transformer.

En cette année inédite, nous souhaitons inclure davantage notre communauté dans la programmation et les actions de la Fing.

Vous souhaitez vous mobiliser ? Vous pouvez adhérer à la Fing, nous écrire, parler de la Fing dans vos organisations et participer à nos rendez-vous !

Bel été !


Catastrophes technologiques et risques industriels : gouverner l’ingouvernable ?

Les catastrophes technologiques mettent toujours à nu l’impéritie des hommes à y faire face. Comme si la question du risque, finalement, était toujours la conséquence d’une catastrophe, jamais son préalable. C’est ce que disait déjà la sociologue américaine Sheila Jasanoff dans son ouvrage, L’éthique de l’invention que nous décryptait l’année (…)

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