La Fing prend une part active aux débats sur la 5G

La Fing a été auditionnée en novembre 2020 à plusieurs reprises, notamment par la mission 5G de la ville de Rennes, par le conseil municipal de Saint-Jacques-de-la-Lande, par le Haut Conseil pour le Climat, et sollicitée de manière informelle par différents acteurs. En décembre et janvier, elle est chargée par la ville de Nantes d’une mission préparatoire : elle animera le groupe de travail chargé de construire le débat public qui aura lieu en début d’année, d’aider à en définir le périmètre, les modalités, les issues et d’identifier les compétences et expertises nécessaires. 

L’annonce du déploiement de la 5G s’accompagne de vives controverses au sein de la société. Ces débats portent à la fois sur l’utilité de cette technologie, sa compatibilité avec les enjeux environnementaux, les risques sanitaires, de sécurité, de souveraineté, ou encore sur les modèles de déploiement économiques et territoriaux. 

Aujourd’hui, les débats se cristallisent entre partisans radicaux du développement de cette technologie et adversaires non moins radicaux ; le gouvernement affiche sa détermination, les fréquences sont attribuées sous l’égide de l’Arcep, la Convention citoyenne pour le climat a demandé un moratoire, plusieurs villes annoncent un débat public. 

La Fing est mise à contribution du fait de sa connaissance de plusieurs thématiques de la controverse (nos travaux sur le numérique et l’environnement, sur les enjeux territoriaux, etc) mais surtout du fait de son attention aux controverses du numérique et à l’importance d’une « démocratie technique » et de choix concertés en matière de technologies et d’infrastructures qui engagent l’avenir. Pour ce faire, il est important de travailler à une possibilité accrue pour les citoyens de comprendre les termes du débat, en renforçant l’éducation populaire, la culture scientifique et technique, les ingénieries démocratiques. Derrière le débat sur la 5G, il nous paraît important de poser la question qui est au cœur de notre programme RESET : Quel numérique voulons-nous ?

Si vous êtes intéressé par cette dynamique, n’hésitez pas à nous contacter


Synthèse « Débats 5G. Quels apports de la recherche ? »

Découvrez également la synthèse « Débats 5G. Quels apports de la recherche ? » Réalisé conjointement par trois groupes de travail du GDR Internet, IA et société, Gouvernance et régulation d’internetPolitiques environnementales du numérique et Participation et citoyenneté numériques, en liaison avec la Fing

→ Télécharger le document (pdf, 30 p.)

Ce document est destiné à modifications, améliorations et réutilisations tant au sein du GDR, en vue de partage avec des acteurs tiers, dans le contexte des débats publics autour de la 5G.


Comptes-rendus ateliers Self Data Territorial

La Rochelle
Compte rendu session de revalidation Self Data Territorial – 02 juin 2020

Ville pionnière sur la question de la mobilité, La Rochelle a rejoint le projet Self Data territorial dès 2018 pour creuser la piste d’un “calculateur”, qui intégrerait l’empreinte carbone des habitants tout en leur donnant le contrôle sur leurs données personnelles, notamment à travers l’application “Mon Coach Co2”.
Mais c’était sans compter sur la crise du COVID-19 qui allait ébranler le monde entier et toucher à tous les aspects de la vie. Le confinement quasi mondial qui s’en est suivi a profondément impacté et transformé nos mobilités, nous forçant à envisager de nouvelles pratiques. Quelles sont ces transformations ? Quels défis génèrent-elles pour l’agglomération de La Rochelle ? Dans quelle mesure une approche Self Data aurait du sens pour répondre à l’un ou plusieurs de ces défis ? C’est ce à quoi nous allons tenter de répondre à travers la piste “Mes Mobilités en Débat” à commencer par la première session de revalidation du 2 juin 2020. 

Démarche Self Data – Feuille de route

Informations et déroulement de la session :

  • Session en ligne : Zoom 
  • Autres outils utilisés : menti.com et framemo.org
  • Durée : 2h00
  • Nombre de participants : 33 participants (certains ont dû partir avant la fin de l’atelier)
  • Première partie (introduction – 20 min en plénière) :
    • Accueil des participants et remerciement pour leur présence,
    • Partage de quelques consignes quant à l’usage des outils et aux modalités d’interaction,
    • Tour d’écran pour faire connaissance,
    • Icebreaker (à l’aide de menti.com). 
  • Deuxième partie (présentation – 20 min en plénière) : 
    • Raconter le Self Data (MesInfos) 
    • Raconter le self Data Territorial (le kit)
    • Rappeler ce qui a été fait avec l’agglomération par le passé,
    • Temps d’échange : avez-vous des questions ? 
  • Troisième partie (idéation – 60 min en sous-groupes) :
    • Quels sont les changements/transformations apportés par le confinement en matière de mobilité ? à l’aide de framemo.org
    • Qu’est-ce que ces changements apportent comme défis au territoire ? 
    • Partage des résultats avec tous les participants,
    • Conclusion et remerciement. 

Partie 1 : Introduire les participants au Self Data à l’aide d’un icebreaker autour des données personnelles et leurs évocations. 
Les résultats font ressortir un lien important entre données personnelles et vie privée (vie privée, privées, privée, privé, privacy) mais aussi des notions se rapprochant de celle-ci comme l’intimité et la confidentialité. des évocations qui peuvent indiquer que les données personnelles sont à la fois révélatrices de notre vie privée/intimité, mais aussi que les données personnelles doivent rester dans le domaine du confidentiel, voire du secret.

Partie 2 : informer et sensibiliser les participants au Self Data/Territorial. Les aider à appréhender les contours et les enjeux de ce concept :

  • Qu’est ce que le Self Data ?
  • Quels sont les bénéfices du Self Data ?
  • Expérimentation et Pilote MesInfos 
  • Les villes et territoires comme acteurs du Self Data

⇒ (la présentation complète envoyée avec ce compte rendu)

Partie 3 : identifier les transformations en matière de mobilité engendrées par le confinement et comment celles-ci se traduisent en “défis” pour le territoire. 


Retrouvez l’intégralité de la fresque ici 

Thèmes principaux abordés par les sous-groupes :

  • Télétravail (changement majeur)
  • Moyens de transports (adaptation des moyens) 
  • Modalités de déplacement (circuler autrement)
  • Nouvelles pratiques (consommer autrement) 
  • Impact environnemental (pollution et espaces verts) 
  • Implantation territoriale (occuper le territoire différemment) 
  • Nouveaux rapports (relation aux autres et aux transports)

Éléments partagés à l’oral lors de la restitution : 

  • Le télétravail s’est imposé de manière assez forte, cela engendre une certaine immobilité et impose de nouveaux rapports avec le temps (les horaires) et avec les mobilités actives/douces (plus de vélo et de marche à pieds) ⇒ Questionnement sur la pérennité de cette pratique.  
  • Des trajets que d’autres font pour nous, notamment les livraisons ce qui soulève des questions autour du derniers kilomètre (livraison jusqu’au domicile) ⇒ Notion de “nos mobilités personnelles”. 
  • La méfiance à l’égard des transports en commun implique un nouveau rapport à la proximité et aux autres. 
  • La baisse de la fréquentation des transports en commun et les mesures de distanciation nous poussent à faire émerger de nouvelles solutions de déplacement, mais attention au contre-coup (financement,  fracture entre villes et campagnes, retour de l’autosolisme). 
  • Impact environnemental et technologique des mobilités douces (ex; les composants des batteries) ⇒ Petites économies locales et grands impacts globaux. 
  • Le confinement nous pousse à prendre du recul et à réfléchir au sens de nos mobilités : entre mobilité choisies, immobilités imposées et mobilités réfléchies. 

L’atelier s’est achevé avec la restitution des discussions en sous-groupe, lors de la prochaine session l’objectif sera d’identifier comment le Self Data pourrait aider à répondre à ces transformations. 

Métropole Grand Paris
Session sensibilisation et atelier SWOT

L’atelier Self Data Territorial – analyse SWOT s’est fait dans le cadre d’une journée du programme de la Métropole de Paris “Explorateurs du Numérique”. 

Ces journées regroupent une trentaine d’agents de la métropole afin de les former à des questions “numériques”. Pour l’édition du 25 février 2020, la thématique était : la maîtrise et la protection des données par les collectivités et les citoyens. La journée a débuté avec une série d’interventions évoquant les données personnelles, le RGPD, différents projets et initiatives autour de cette thématique, s’en est suivie une présentation de MesInfos avec un focus sur Self Data territorial. 

Pour les agents présents à cette rencontre, le Self Data évoquait surtout l’opportunité d’inclure les citoyens dans le débats autour de leurs données personnelles et de co-construire avec eux. 

La journée s’est ensuite poursuivie avec un atelier SWOT dont l’objectif était de faire un diagnostic des différentes communes de la métropole (du moins celles représentées par des agents ce jour là) en termes de forces-faiblesses/menaces-opportunités en lien avec les données personnelles et le Self Data. 

5 groupes ont été constitués. Il s’agit dans un premier temps de lister les SWOT pour de se regrouper et de réfléchir ensemble aux actions qui pourraient être entreprises pour une implémentation du Self Data. 

Groupe 1

Forces 
Les communes disposent de nombreuses de quantités importantes de données personnelles des citoyens. 
Les communes disposent des données personnelles variées. 
Il s’agit d’un point de collecte de données personnelles centralisés (bcp de données, de natures variées au même endroit). 
Les données personnelles sont déjà utilisées pour simplifier les démarche administratives. 
Un portage politique de l’utilisation des données personnelles. 

Faiblesses 
Manque/absence de données structurées.
Manque de fiabilité des données.
Fragmentation des données (services, directions..).
Représente une charge supplémentaire pour les services qui collectent les données de les structurer. 
Une infrastructure pour stocker les données.  

Opportunités 
Les données personnelles peuvent servir à adapter les politiques publiques (prospective). 
Offrir des services supplémentaires aux citoyens. 
Possibilité d’évaluer les politiques publiques. 
Un context propice : la dématérialisation, adaptation des pratiques professionnelles  aux évolutions de la société. 
Applications diverses : prospective/politique publique. 
Remettre de l’éthique dans l’utilisation des données personnelles. 
Procéder à une mise à jour des données.
Simplification des démarches administratives. 
Développement du territoire. 
Apporter de la pédagogie sur la connaissance et l’utilisation des données des usagers. 

Menaces
Aspiration des données par les GAFAM.
Les citoyens verront à quel point les services des communes sont inefficaces.
Réticence des usagers. 
Risque de malveillance : attaque d’une banque de données personnelles. 
Fiabilité des données, problèmes dans les décisions prises. 

Groupe 2 

Forces
Démarche RGPD engagée, fiches structurantes. 
Transparence dans la relation usagers-administration. 
production d’une multitude de données. 
Informatisation de la plupart des services. 
Forte demande des usagers + volonté des DG et responsables.
Page blanche, tout reste à imaginer. 
Programme d’amélioration de l’accueil des usagers (portail en ligne). 
Permet un meilleur pilotage de l’action publique. 

Faiblesses 
Manque de formation des agents (compréhension des enjeux)/méconnaissance des agents sur les enjeux de la collecte et de la production des données.
Quid du tiers de confiance. 
Défiance quand on aborde la question des données. 
pas d’outils numérique permettant de collecter les données sur la même plateforme (difficulté technique). 
Complexité de rendre interopérable les données entre différents logiciels métiers
Peu de données usagers en interne à la MGP.
Multitude des fichiers excel.
Poids des pratiques (héritage des bases Access). 
Données éparses non structurées. 
Pas de cohérence ni d’homogénéité dans la collecte et la production de données.  

Opportunités 
Programme du maire sortant (portage politique). 
Maison des projets à venir. 
Cadre réglementaire RGPD, initiant une réflexion et action à construire. 
Profiter des renouvellement des DSP (pour des systèmes/logiciel SD compatibles). 
Réflexion en cours à la MGP sur la construction d’une stratégie data. 
lien avec les prestataires des logiciels métiers. 
Embarquer des partenaires privés dans le démarche.
Besoin de mutualiser les initiatives (multiples acteurs).

Menaces 
Modèles économiques (difficile à établir), priorité données à d’autres projets. 
Nouveaux services de compilation des données (hors collectivité) 
Big Brother Territorial (quelle réglementation et contrôle ? Par qui ?)  

Groupe 3 

Forces 
Des besoins identifiés (en terme de gestion des données) 
Beaucoup de données (compétences internes en contrôle de gestion), observatoire de la population, projet de modernisation (mise ne place du mode projet). 
beaucoup de données en internes. 
Une population participative. 
Mieux connaître l’usager. 
Mieux répondre aux attentes.


Faiblesses
Peu de ressources (humaines notamment) en interne. 
Pas de visibilité suffisante sur les types de données collectées.
Quid de la qualité de la saisie des données.
Moyens de pilotage et expertise internes.
Multiplicité des données. 
Manque de qualité. 
Pas d’entrepôt de données. 
Pas de transversalité entre les différentes entrées (de données). 

Opportunités 
Le citoyen aspire à être acteur. 
Ouverture des données publiques. 
Contexte du RGPD.
Quid de la coordination avec l’EPT (compétences transférées). 

Menaces
Impossibilité d’anonymiser les données personnelles.
Difficultés d’échanger les données entre collectivités. 
Interdiction légale de croiser les données. 

Groupe 4 

Forces
Nombreuses données (variété des données). 
Point de collecte centralisé.
Retours sur expérience (de projets existants).

Faiblesses
Manque de référentiel.
Données non qualitatives.
SI morcelés et cloisonnés. 

Opportunités
Tiers de confiance. 
Contexte RGPD favorable.  
Mutualisation des efforts au niveau du territoire.
Amélioration des services administratifs. 

Menaces 
Acteurs de la smart city qui ne protègent pas les données personnelles. 

Actions à mettre en place

Sensibilisation/formation auprès des usagers.
Dynamique portée par la direction auprès de tous les agents 
Capitaliser sur les capacités/compétences des agents en termes d’usage des logiciels et à avoir un regard critique sur les actions qu’ils mettent en place. 
Passer à des logiciels de type SAS/mettre les données dans un même endroit, y inclure une clause Self Data (et dans tous les logiciels de la collectivité). 
Médiation numérique à destination des citoyens pour les avoir dans une approche participative (acteur-coopérateur). 
Intégrer le questionnement RGPD/SD dès l’origine des projets ainsi que dans les CCTP et les renouvellement des DSP. 
Faire des économie d’échelle en se regroupant.