Introduction au rapport moral 2020 de la Fing
Derrière nous, une année 2020 révélatrice de fragilités et de failles,
stimulante pour les idées et les idéaux, montrant à quel point nous
avons de nouveaux chemins à imaginer.
Devant nous, des réalités à la peau dure, qu’il ne suffira pas
de parfumer d’idées neuves : la crise de nos démocraties, le
déséquilibre des pouvoirs et des richesses, l’économie et l’éducation
en morceaux.
Pour la Fing comme pour beaucoup d’autres acteurs, il est plus clair que jamais que nous n’agissons pas par temps calme, business as usual. 2020 nous a épuisés et revigorés. 2020 nous a aidés à relire les contributions du numérique au monde contemporain. Pour travailler sur ses ambivalences, ses angles morts, ses horizons souhaitables, nous partageons de nombreux acquis : un réseau, des travaux, des méthodes.
En 2019, nous avons voulu rendre plus lisibles nos deux principaux métiers. Explorer, ce sont nos expéditions, nos travaux de prospective créative, de veille, de recherche, d’analyse. Transformer, c’est la stimulation ou la conduite de projets appliqués, porteurs d’impacts. L’un et l’autre se nourrissent, et dans les deux cas nous jouons collectif : intelligence collective, programmes partenariaux, licences libres…
Mais dans cette période moins paisible, plus incertaine, il faut aller un cran plus loin dans les alliances, les mobilisations, les coalitions : aucun acteur ne peut rien tout seul et, si l’on veut travailler à un monde commun et vivable, la force des coopérations est plus féconde que les compétitions prédatrices ou les injonctions verticales.
Considérons entre autres l’éphémère et puissante baguette magique des plans de relance : elle appelle, à très court terme, à des propositions collectives transformatrices et porteuses de sens et de long terme. Ce n’est pas gagné, mais c’est possible. C’est le moment d’y travailler ensemble. Imaginer, coaliser, transformer.