Présentation de l’éditeur
De nouvelles formes de monnaies, complémentaires de « l’argent » conventionnel, se sont développées durant ces dernières décennies.
Ce sont des outils d’innovation sociale qui réduisent l’impact des crises financières et influencent la société dans laquelle nous vivons.
Elles favorisent certaines activités et échanges : l’économie locale, le lien social, l’éducation, la culture, l’emploi, l’environnement, la reconnaissance dans les réseaux sociaux, etc.
Aujourd’hui, ces nouvelles monnaies se multiplient (plus de 5 000 dans le monde) et touchent un nombre grandissant de personnes grâce à l’utilisation de l’internet et du téléphone.
Elles ne se limitent plus à une échelle locale avec l’entrée en scène de collectivités territoriales, de grandes entreprises telles que Facebook ou Google, et même de gouvernements.
Cet ouvrage fournit toutes les clés pour comprendre ce phénomène et explique comment créer une monnaie :
Ce livre s’adresse à tous les acteurs qui veulent concevoir et mettre en oeuvre de nouveaux types de monnaies pour favoriser l’innovation sociale : économistes, responsables de collectivités territoriales, gouvernements, créateurs de nouveaux services et de l’internet, banques, et aussi tous les citoyens qui ont l’intention de participer à ce nouveau courant d’innovation.
*« Ce livre fournit une idée de l’ampleur de la panoplie des innovations monétaires possibles pour faire face aux défis sociaux du XXIe siècle. »
Bernard Lietaer, auteur de Future of Money, professeur à l’université de Berkeley*]
Pourquoi parler de monnaies aujourd’hui ?
Si des monnaies complémentaires sont apparues ces dernières décennies, elles sont le plus souvent restées à des échelles assez confidentielles. Pourquoi alors ce sujet arrive-t-il de façon répétitive dans les grands médias ? Pourquoi mobilise-t-il toujours plus de monde, économistes, responsables de collectivités territoriales, experts de l’internet et même banques ? La réponse à ces questions est probablement dans la conjonction de plusieurs tendances.
Tout d’abord, l’essor des transactions financières ainsi que la succession de crises et de bulles économiques nous ont sensibilisés à la fragilité du système financier actuel et à ses répercutions sur l’économie et l’emploi.
Les gouvernements et les collectivités doivent se protéger face à ces instabilités systémiques et innover pour continuer d’assumer leurs missions. Dans le même temps, des solutions ont été trouvées pour permettre de concilier les monnaies complémentaires et le financement de la collectivité.
De plus, les « richesses » portées par les personnes ne sont plus reconnues : des jeunes diplômés ne trouvent pas d’emploi, des professionnels compétents sont considérés comme trop vieux dès 40 ans, ceux qui ont développé une maîtrise dans un domaine manuel sont sousvalorisés, des intellectuels qui jusqu’aux chocs pétroliers contribuaient à faire avancer la société se sont précarisés. Pas d’argent, pas d’emploi et donc autant de richesses qui restent à dormir ? Pourtant, progressivement, en parallèle des « emplois », des personnes actives développent des « activités » nouvelles, parfois avec l’aide de monnaies complémentaires.
Les monnaies complémentaires étaient jusque récemment cantonnées à des échelles petites, même si, comme nous l’avons vu, elles commencent à intéresser un nombre grandissant de collectivités et de personnes actives. Mais c’est avec les entreprises que certains systèmes sont d’ores et déjà passés à l’échelle. En effet, le trillion de Miles (par exemple, les S’Miles) créé chaque année est considéré par beaucoup d’économistes comme de la monnaie : entre le moment où vous gagnez des Miles en échange de votre fidélité et le moment où le commerçant qui vous a donné en échange un bien ou
un service les reconvertit en monnaie conventionnelle, il s’est créé une masse monétaire. Il en va de même des autres cartes de fidélisation et Chèques-Déjeuner.
Aujourd’hui, ce sont également certaines collectivités qui utilisent ces principes avec, par exemple, plusieurs dizaines de monnaies complémentaires créées dans plusieurs régions du Brésil.
Les moyens et les savoir-faire se développent également.
Mettre en place une monnaie complémentaire, c’est agir sur une communauté et sur les processus de confiance qui la structurent. Depuis quelques années, nous commençons à comprendre les mécanismes qui facilitent la coopération dans un groupe. Cette connaissance est indispensable pour pouvoir agir et passer à l’échelle. Il n’y a pas de monnaie sans communauté…
Enfin, du coté des technologies, l’année 2010 pourrait bien être le véritable démarrage de l’innovation monétaire avec l’arrivée de plusieurs plateformes permettant de créer facilement des monnaies complémentaires utilisant l’internet ou le téléphone mobile.
Pour Bernard Lietaer, l’innovation monétaire devrait apporter « plus de changements dans les quinze prochaines années que depuis le début de l’ère industrielle ».
Pourtant, nous connaissons en général assez peu de choses sur la monnaie. Comment la définir ? Quelles sont ses grandes fonctions ? La monnaie crée-t-elle de la confiance ou de la défiance ? Comment est-elle crée ? Nous nous posons rarement ces questions. D’autres interrogations viennent s’ajouter aux premières avec l’arrivée de monnaies complémentaires : pourquoi multiplier
les monnaies ? Est-ce légal ? Comment l’État se financerait-il si d’autres monnaies « ascendantes » prenaient de l’importance ? Comment « designer » une monnaie pour lui faire jouer un rôle social donné ? Peut on imaginer une monnaie qui favorise l’innovation ?
Toutes ces questions et quelques autres sont abordées dans cet ouvrage. Il présente également quelques pistes sur l’innovation monétaire comme outil d’innovation sociale.
Retrouvez tous les titres de La collection « La fabrique des possibles » de FYP Éditions, créée en partenariat avec la Fing.